Enzo Sarto

Et s'il fallait se méfier des apparences ? Le travail d'Enzo Sarto ne laisse pas de marbre. L'artiste utilise des portraits en pied surréalistes d'enfants, de femmes et plus rarement d'hommes. À chaque fois, un bandana rouge recouvre la moitié de leur visage. Tirés à quatre épingles, ces anonymes arborent pourtant ce foulard de bandit qui les rend paradoxalement hostiles. Leurs regards insistants piquent la curiosité.

Une fillette avec son doudou et une carabine ; une femme enceinte avec un fusil de chasse ; un garçon avec un bouquet de fleurs renversées et une bougie allumée ; une demoiselle avec une grenade prête à être dégoupillée... Ce cortège de personnages disséminés dans la ville laisse planer une sorte de menace imminente, destructrice, dont l'issue probable est la mort.

Avec un humour noir, Enzo Sarto bouscule les clichés et invite à basculer dans un monde en perte de repères et en perdition. Il donne l'impression de dénoncer une société individualiste, provocante, violente et par nature inégalitaire.

Sur le site de la Galerie Station 16, on apprend qu'Enzo Sarto est aussi actif dans d'autres villes du monde comme New York, Tel Aviv et Barcelone.