11 Juin 2016
Montréal. Un vendredi en fin d'après-midi.
Une impression de temps suspendu...
Installé au coin de la rue piétonnière Prince-Arthur et de Laval, un mystérieux jeune homme s'est mis sur son trente-six* : veston bleu roi, nœud papillon, chemise blanche.
Assis sur une chaise, silencieux et très concentré, il tape sur une machine à écrire posée sur une planche et une valise ouverte. Sur la malle, la mention : "Poète public - Composition sur mesure". Deux livres et une sacoche en cuir gisent à terre.
À l'approche de la fin de semaine, certains passants aperçoivent à peine le singulier personnage. D'autres, plus amusés et surpris, observent la performance artistique et profitent tout simplement de cette rare poésie visuelle.
Dans sa bulle, l'artiste semble imperturbable et calme. De temps à autre, il tend aux badauds un billet dactylographié.
Après avoir dépassé la gêne de lui parler et de le perturber en pleine inspiration, quelques âmes curieuses découvriront peut-être son prénom.
Par sa douce présence anachronique, ce dernier crée une parenthèse inattendue dans un monde parfois bien oppressant.
*Au Québec, on dit "se mettre sur son trente-six, alors qu'en France on dira "se mettre sur son trente-et-un".
Depuis mon arrivée à Montréal en juin 2012, je prends des instantanés insolites de la ville. Toutes les photos de ce site sont créditées © Ariane Dadier #montrealstreetart